Ça faisait un moment que la licence Star Wars me laissait sur ma faim — entre films trop convenus ou séries qui tâtonnent — mais en ouvrant la boîte de Star Wars : La Bataille de Hoth, j’ai eu ce regain d’excitation qu’on ressent quand on retrouve ses “premiers amours”. On replonge dans ce moment clé du meilleur épisode de la saga : la planète glacée, la base Echo menacée, les marcheurs qui avancent, les snowspeeders qui filent. Le décor est planté, l’enjeu est là, et ça fait du bien.
Lorsque j’ai libéré les figurines et installé le plateau, j’ai repensé à cette tension mythique : l’Empire monte, l’Alliance tente de résister, la neige vire au cramoisi. Le jeu décline cela avec brio. On ne parle pas seulement d’un thème collé sur du matériel quelconque : là, les unités comptent. Il y a les infanteries classiques, bien sûr, mais aussi les grosses vedettes comme les imposants AT-AT (trois dans la boîte) ou les snowspeeders rebelles (neuf), ce qui apporte immédiatement “la patte” Star Wars.
J’ai choisi de piloter les rebelles lors de ma première partie. Le frisson du snowspeeder m’a tout de suite replongé dans les scènes du film : fragile, rapide, agile, mais vulnérable. Il faut esquiver, surprendre. Les impériaux, de leur côté, imposent leur puissance via les AT-AT : lourds, monstrueux, mais moins rapides. Cette asymétrie m’a beaucoup plu. Les rebelles doivent gagner du temps, manoeuvrer, utiliser l’artillerie, tandis que l’Empire doit foncer, écraser, ne pas perdre de temps. C’est cette différence de “vitesse” stratégique qui donne un relief très appréciable.

Le matériel est d’un niveau qui fait plaisir : un bon nombre de figurines, des unités variées, un plateau recto-verso, une douzaine de scénarios prêts à l’emploi. Installer, lancer, jouer, c’est fluide. On sent que le jeu est pensé pour qu’on ne reste pas coincé dans la mise en place vingt minutes. Dans mon cas ça a très bien fonctionné.
Mais oui, on n’est pas sur un wargame ultra-lourd. Si je devais poser un “mais”, ce serait là. Certaines parties sont vraiment rapides — ce qui est parfait quand on veut s’amuser sans y passer trois heures — mais pour les amateurs de profondes analyses tactiques, on peut rester sur sa faim. J’ai ressenti ça lors d’une partie où, après une activation ou deux, tout s’est emballé, le temps s’est réduit, et j’ai eu l’impression que certaines décisions n’avaient pas autant de marge qu’espéré. C’est un peu le prix à payer pour la fluidité.
Autre point : la part de hasard. Les cartes commandement, le tirage, les dés : oui, ils sont là, ils peuvent parfois changer le cours d’une bataille. J’ai personnellement trouvé que ça ne gâchait pas l’amusement — au contraire — mais je vois comment cela peut déplaire à ceux qui souhaitent un contrôle total.
Alors à qui je recommanderais ce jeu ? D’abord à tous ceux à qui la saga Star Wars parle encore — ou même ceux qui pensent “ouais ok j’aime bien mais j’ai été un peu déçu récemment” comme moi. Ce jeu ramène le plaisir. Ensuite à ceux qui veulent une partie stratégique, thématique, mais pas prise de tête. Une mise en place rapide, des choix à faire, du fun immédiat. En revanche, si tu es du genre à vouloir des règles ultra-détaillées, des mécaniques de fou et trois heures de jeu, ce n’est peut-être pas l’option la plus “mastoc” ; mais ça n’en fait pas un défaut, juste un positionnement.
Pour ma part, je l’ai rangé dans la catégorie “je sors ça quand je veux du plaisir Star Wars, sans attendre des heures”. Il a ce petit “zing” que j’avais un peu perdu. Le snowspeeder qui file, les AT-AT qui avancent, la neige qui craque sous les pas… Et ça, ça fait toujours son effet.
| 🪧 Fiche du jeu | Star Wars : La Bataille de Hoth |
| 🎈 Âge | à partir de 8 ans |
| 👥 Nombre de joueurs | 2 à 4 joueurs |
| ⏳ Durée d’une partie | 30 minutes |
| 🏢 Éditeur | Days of Wonder |
| 🧠 Auteur | Adrien Martinot, Richard Borg |
| 🧑🎨 Illustrateur | Ben Carre, Christophe Duhaze, Clément Masson, Tony Foti |


